mardi 30 septembre 2014

Y a-t-il un pilote dans l'avion?


 Transition énergétique : y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Publié le dans Matières premières et énergie
Par Jean-Pierre Riou.
avion parachute credits philip leara (licence creative commons)
Des sommes d’argent public d’une importance sans précédent sont engagées dans le développement éolien, symbole de la transition énergétique, engagement phare du gouvernement. Mais connaît-on réellement l’objectif de ce développement ?
Les éoliennes, bien sûr, ne sont pas plus laides que des pylônes haute tension et leur destruction est bien moins à craindre que celle d’une centrale nucléaire. Deux arguments de poids qui séduisent l’opinion publique. Mais cette opinion ne prêterait-elle pas à ces machines d’autres vertus, auxquelles elles ne sauraient prétendre et ne se ferait-elle pas quelques illusions sur la gratuité du vent ?
Au seuil du grand sommet de Paris 2015 sur le climat, les esprits s’agitent en raison des prévisions alarmantes du GIEC concernant le réchauffement climatique et des pics de pollution qui affectent les grandes villes. Ce contexte justifie l’effort financier considérable demandé à tous.

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dimanche 21 septembre 2014

"Faire évoluer les choix politiques"


Monsieur le  Ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique




Objet : Développement des énergies intermittentes                                                                
                                                                                       
                                                                       Dijon le  25 aout 2014
                                    

                                         Monsieur le Ministre,   



Je me réjouis de votre courage visant à « faire évoluer les choix politiques ».
Vous n’ignorez rien de l’aspect racoleur des promesses liées à la « croissance verte », sous la forme, du moins, des bénéfices que nous pourrions attendre du développement des énergies intermittentes.
Dès votre entrée au gouvernement, le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective vous avait rendu un rapport évoquant leur danger.
Son rapport du 28 janvier 2014 est plus accusateur encore, considérant que la poursuite des objectifs avait été confondue avec celle des moyens et que les faits avaient démenti les anticipations sur lesquelles cette politique avait été construite. Il relève l'inaptitude des énergies intermittentes à poursuivre l'objectif qui leur était assigné en matière de réduction d'émissions et la dérive de leurs coûts. Le triple échec de cette politique est dénoncé par tous les énergéticiens européens.
Les promesses « électorales » d’emplois liés à une « croissance verte » ne sauraient  être confondues avec les effets du développement ruineux des énergies intermittentes.
Cet échec était prévisible, depuis des études comme celles de l’Universidad Rey Juan Carlos, de Beacon Hill Institute, de Gordon Hughes , de l’Instituto Bruno Leoni ou bien d’autres qui établissaient que le développement des énergies renouvelables détruisait des emplois.
Il est confirmé par le rapport des400 experts de l’ANCRE sur la transition énergétique (p 65), qui considère que l’énergie éolienne génère 5 fois moins d’emplois, en phase exploitation que n’importe quelle autre énergie non intermittente. Ce chiffre est d’autant dramatique que, pour la phase « construction, » les entreprises françaises n’ont pas installé le moindre MW éolien sur notre territoire en 2013.
Ces éléments éclairent la sévérité de la Cour des Comptes qui considère que les emplois ne sont pas au rendez vous et conteste même les chiffres de l’État en ce domaine, en considérant que « ces sources sont souvent croisées entre elles ou avec celles non validées des organisations professionnelles, ce qui multiplie les incertitudes et les risques de propagation des erreurs d’estimation ». (Rapport juillet 2013, p 64)
Selon les propres termes du Vice Président de la Commission européenne, Antonio Tajani, cette course chimérique entraine le « massacre systématique de notre industrie ».
C’est la raison pour laquelle le projet de cadre européen d’action 2020/2030 n’envisage même plus de caractère contraignant pour les États en matière d’objectifs d’énergies renouvelables, mais un recentrage sur la priorité de réduction de CO2, en regard de laquelle les énergies intermittentes se sont révélées strictement inefficaces.
Au moment où la Chine se rue sur l’énergie du Thorium, comment accepter que notre avenir mise des dizaines de milliards d’euros annuels sur d’hypothétiques possibilités de stockage et de restructuration du réseau européen afin que nos milliers de gigantesques moulins à vent intermittents servent enfin à autre chose que déstabiliser notre parc de production électrique, qui exporte, en permanence et avec de lourdes pertes, infiniment plus que tous ces moulins ne savent produire.
La Cour des Comptes considère qu’une véritable rupture technologique est nécessaire pour réunir ces deux conditions indispensables à leur viabilité.
L’histoire des sciences nous enseigne que les ruptures technologiques ne se produisent jamais là où on les attend. Elles ne se décrètent pas. 
Les sommes prévues pour cette fuite en avant par la B.P.I et la Caisse des dépôts donnent le vertige. Et pour ne pas pénaliser nos entreprises, les dérogations sollicitées ont été obtenues pour que ce soient les ménages, même les plus modestes, qui règlent la facture par le biais de l’impôt innommé de la CSPE.
Le courage politique est nécessaire pour rompre avec la doxa verte, savamment diffusée par les bénéficiaires de ces fonds publics ?
Avec l’espoir que les engagements électoraux cèderont rapidement au principe de réalité, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre à l’expression de mon profond respect.                    

                                                                                                   

Riou Jean Pierre

Président de l'association de protection de l'environnement "Le Mont Champot"                                                                 

                                                                                    


  




  



  

Lettre Ouverte à Mme la Ministre de l'Ecologie





Lettre Ouverte
Lettre recommandée avec accusé réception.

                                                     à : Madame la Ministre de l'Ecologie, du                                                                                                        
                                                     Développement durable et de l’Energie 

         
Objet : Demande d'informations, selon la Convention d'Aarhus et sa transcription en droit français.

                                                                Dijon, le 22 juillet 2014


                                Madame la Ministre,



La Cour des Comptes a considéré que de nombreuses sources de l’Etat concernant le développement des énergies renouvelables étaient
 « souvent croisées entre elles ou avec celles non validées des organisations professionnelles, ce qui multiplie les incertitudes et les risques de propagation des erreurs d’estimation ».
Notamment, le dernier rapport des 400 experts de l’ANCRE qui dénombre 5 fois moins d’emploi par MW en ce qui concerne la phase exploitation de l’éolien que de toutes les filières traditionnelles semble démentir formellement les promesses de la « croissance verte » avancées par les professionnels de ce secteur.
Des études scientifiques, pluridisciplinaires et indépendantes sont en effet nécessaires pour se forger une opinion, afin de participer effectivement au processus décisionnel concernant les enquêtes publiques d’installations d’éoliennes et consultations diverses, en toute connaissance de cause.

C’est pourquoi, dans le cadre de la convention d’Aarhus, transcrite en droit français, notamment par l’art. 7 de la Charte de l’environnement, je vous remercie de me faire parvenir ou m’indiquer les références des études faisant autorité, concernant les principaux paramètres devant être pris en considération, en tant qu’ « informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques ».
En garantie de leur objectivité je souhaite donc, en priorité, les études indépendantes autant de la filière professionnelle que des pouvoirs publics et qui seraient susceptibles de me permettre d‘apprécier les éléments suivants:
1°Le surcoût réel de ce développement, aussi bien concernant le tarif d’achat que les coûts induits sur le réseau de transport (y compris les "smart grids"),la recherche et la mise en œuvre du stockage, le soutien financier aux centrales conventionnelles indispensables pour le back up, et les répercussions sur la dette publique, sur l’industrie et la compétitivité nationale.
2°Le CO2 réellement évité par l’énergie éolienne, tenant compte des éléments suivants: l’augmentation des facteurs de pollution des centrales de back up en raison des régimes partiels et intermittences de fonctionnement, la responsabilité de ce développement dans le remplacement des centrales cycles combiné à gaz par le charbon en raison de son rôle dans la distorsion des prix qui pénalise leur compétitivité.
3° L’impact cumulatif des éoliennes présentes et futures, à l'échelle nationale, sur les paysages et le tourisme, sur la dévalorisation immobilière et sur la mortalité des oiseaux et chauves-souris.
4° L'effet des éoliennes sur la santé humaine, surtout que depuis leur classement ICPE, les éoliennes sont autorisées à porter le bruit ambiant à 35dBA aux habitations quel que soit le bruit de fond (le code de santé public caractérise l’infraction dès 30dBA). Deux études me seraient nécessaires pour apprécier ces effets sur la santé:
- Une sur la gêne quant au bruit des éoliennes, mesuré en dBA, incluant une enquête sur le terrain chez les riverains qui se plaignent.
- Une étude épidémiologique sur l’impact de ces éoliennes sur la santé humaine par le biais des sons à basses fréquences qu'elles émettent
(20 Hz à 200 Hz), et de leurs infrasons (0 Hz à 20 Hz). Cette étude pour être valable doit comprendre des mesures faites en dB linéaires de
0,1 Hz à 20 Hz, à l’intérieur des maisons de riverains qui se plaignent de ne pas pouvoir dormir et ce, jusqu’à 4km des éoliennes, fenêtres fermées, la nuit, quand le vent souffle à au moins 40km/h, de la direction qui cause la gêne.
A défaut, l’étude qui s’en rapprocherait le plus.
L’état des connaissances sur l’impact sanitaire des champs électromagnétiques créés par les éoliennes.
5° Des sommes considérables sont prévues pour la sécurisation du réseau européen (interconnexions smart grids).
Il apparaît que l’essentiel du risque de black out provient d’une décision prise unilatéralement par l’Allemagne pour son propre parc de production.
Le jugement des conséquences de cette décision doit être éclairé par la connaissance des systèmes de production électrique nationaux, de leurs atouts, comme de leurs fragilités.
A ce titre, les échanges électrique physiques franco allemands doivent être clarifiés, puisque les chiffres des douanes, ainsi que ceux des compteurs aux frontières de l’Entsoe démentent catégoriquement les annonces de la participation allemande, (ou de quelque autre nation) aux besoins de la consommation française.
6°La poursuite des objectifs contraignants pour la France, en matière d’énergies renouvelables, étant généralement avancés en tant que paramètre incontournable, je souhaite également être informé de l’ordre de grandeur des sanctions risquées en cas de non respect de ces objectifs.

Je  vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mon profond respect.

Jean Pierre Riou.