mardi 28 octobre 2014

Eoliennes et Santé, le vrai du faux, en quête des sources



Eoliennes et Santé,

Le vrai du faux, en quête des sources.

Le présent article reprend et complète la précédente publication dans 

Contrepoints.











Victimes des éoliennes : mythe ou réalité ?


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En quête des sources


Des études rassurantes contestées :

78 scientifiques du monde entier constatant quantité de troubles sanitaires liés aux éoliennes ont demandé que soient menées des études indépendantes. Tandis que l’industrie éolienne voudrait accréditer l’idée que le bruit éolien n’est pas nocif pour la santé et nier l’impact des infrasons et basses fréquences1.
L’Acoustical Society of America a publié, cette année, un article du professeur A.N.Salt « How Does Wind Turbine Noise Affect People ? », dans lequel il fustige les liens de certains acousticiens avec l’industrie éolienne et condamne l’absence de référence scientifique dans leur déni du risque sanitaire.
À titre d’exemple, l’« Australian Medical Association » (AMA) a publié récemment un rapport tendant à minimiser ce risque.
Ce rapport, qui nie quantité de publications faisant autorité, a soulevé une vague de protestations indignées de la communauté scientifique :
– Lettre du professeur émérite irlandais Alun Evans, Epidémiologiste.
– Lettre de l’otoneurologiste suédois Dr Hakan Enbom
– Lettre du médecin du travail danois, Dr Mauri Johansson
Lettre du Professor canadien Robert McMurtry
Lettre du scientifique néozélandais Dr Bruce Rapley…
Le Sénateur australien John Madigan a alors déclaré « L'industrie éolienne est en train de paniquer en Australie avec la mort probable de l'énergie renouvelable. Voilà un autre exemple de son trafic d'influence et d'argent pour manipuler la vérité ».

La remise en cause de l’avis de l’Académie de Médecine….. 

En France, à la suite de nombreuses plaintes, le Ministère de la Santé avait chargé l’Académie de Médecine de formuler un avis.
Dans son rapport de mars 2006, l’Académie de Médecine avait alors préconisé une distance de précaution de 1500m des habitations dans l’attente d’une étude épidémiologique sur la question. Son avis n’a pas dû paraître légitime, s’agissant de notre santé, puisque l’AFSSET a été chargée de se prononcer sur sa pertinence et n’a pas retenu cette mesure de précaution, jugeant, entre autres, que « Les avantages de la mise en œuvre d’une telle mesure (1500m) d’application simple doivent être mis en balance avec le frein au développement qu’elle constitue ».
Ce rapport de l'AFSSET, du reste, est portant extrêmement sévère à l’encontre des insuffisances des critères de protection des riverains (émergences spectrales, validité des seuils d’exposition, d’application aux bruits impulsionnels…) et constate des nuisances excessives à des distances de l’ordre du kilomètre.

….Dans des conditions manquant d’indépendance :

En effet, le rapport parlementaire de mars 2010 a fait état du manque de documentation de ce rapport AFSSET, qui « n’a pas été en mesure de se forger une opinion scientifique fondée sur une analyse indépendante ». Et relève, au contraire, un encadrement des travaux et des sources par le Syndicat des Énergies Renouvelables et par l’ADEME « chargé de promouvoir les énergies renouvelables! »                                   
Ce rapport parlementaire considère qu’ «  En interrogeant principalement une instance professionnelle et un établissement public notamment chargé de promouvoir les énergies renouvelables, l’AFSSET a naturellement choisi la solution la moins contraignante, en témoigne sa récusation de toute distance minimale d’installation vis-à-vis des habitations ».
Et le rapport conclut « Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que des riverains se déclarent désemparés ».
Cet avis, ainsi contesté, de l’AFSSET semble pourtant, le seul avis sanitaire justifiant de ne pas respecter les préconisations de l’Académie de Médecine. En tout état de cause, les demandes pour en obtenir d’autres sont restées sans réponse.

Des évidences impossibles à nier:

Et malgré tout, les propos les plus rassurants, dans des études les plus trompeuses, ne peuvent occulter un impact sanitaire inadmissible. Seules les pathologies induites par les infrasons sont obstinément réfutées. Il n’est jamais contesté, en effet, que le bruit des éoliennes altère le sommeil, ou trouble la tranquillité. On oublie juste de rappeler que, selon l'organisation mondiale de la santé (OMS),  la santé dépend intimement de la qualité du sommeil et du bien-être dans le cadre de vie.
Il n’est pas contesté, en effet, qu’on puisse entendre ces éoliennes toute la nuit, que le fait de les avoir vues tourner toute la journée rend leur bruit d’autant moins supportable, ni encore, que certaines personnes présentent une plus grande fragilité que d’autres à l’agression par le bruit, ni, enfin, qu’il est prouvé (Janssen et Vos, (sept 2011) ou Pedersen, juin 2009) qu’à dose égale, le bruit éolien est plus difficile à supporter que celui de la plupart des autres sources, ou que leur composante « basse fréquence » est particulièrement dérangeante (Møller et Pedersen (Low-frequency noise from large wind turbines).
Mais qu’en termes charmants ces choses-là sont dites… Après de grandes déclarations du genre « il est scientifiquement prouvé que le bruit éolien n’entraîne pas de détérioration physiologique de l’appareil auditif », ce que personne n’a jamais prétendu, puis des considérations générales sans aucun intérêt du genre de « les infrasons sont des phénomènes naturels présents dans le bruit du vent ou des vagues » ou encore « Les sons et les vibrations produits par les éoliennes n’ont rien d’unique », le florilège commence :
« Certaines personnes peuvent être irritées par les sons produits par les éoliennes. Cette indisposition n’est pas une maladie »
« Certaines personnes peuvent trouver ce son gênant, ce qui serait une réaction qui repose principalement sur les caractéristiques spécifiques des personnes et non sur l’intensité des niveaux sonores »
Il a même été mentionné que ceux qui en retirent de l’argent seraient moins gênés que les autres.
De telles études ne sont, bien sûr, lues par personne, mais permettent des titres ronflants dans la presse concernant « La vérité scientifique sur l’absence de nuisance sanitaire des éoliennes ». La communication, c’est un métier. Et ce sont des professionnels ! Il est de règle, pour les articles médicaux validés par la communauté scientifique d’être publiés en anglais, citons donc cette revue médicale canadienne (peer reviewed) qui a la bonne idée d’en publier également la traduction française.
Cet article de mai 2013 fait le bilan des symptômes sanitaires liés aux éoliennes et observés (dans un rayon d’1.4km) par les médecins canadiens. Il est plaisant de constater qu’elle cite précisément l’étude évoquée ci-dessus, considérant qu’elle reconnait le dérangement par le bruit et la détérioration du sommeil et, par voie de conséquence, les graves effets sanitaires induits.
Cette causalité est réfutée « sans la moindre référence scientifique » par les défenseurs de l’éolien et « repose sur un manque de connaissance approfondie de la physiologie », affirme le Pr Salt dans l’article cité précédemment. Qui s’en soucie ?
Lorsque les faits sont accablants, l’argument est alors avancé qu’il s’agit d’anciens modèles et que les éoliennes modernes sont silencieuses.

Des chiffres accusateurs:

Le bruit particulier produit par une éolienne moderne atteint 104/108 dBA au niveau de la nacelle. (2MW 104dBA Technical Specification Sound Power) et jusqu’à 108dBA pour certains modèles plus puissants, soit   39/44 dBA à 500m.
(pour 104dBA L 500m = 104 dBA -11-20 log 500 = 39 dBA
et à 1500m  L1500 m= 104 dBA -11- 20 log 1500 = 29,5 dBA)




D’autres facteurs comme le nombre d'éoliennes (4 éoliennes = +6 dBA), la topographie, le bruit ambiant jouent aussi un rôle non négligeable.
Les études évoquées datent de 2011 à 2014 et considèrent (Møller et Pedersen) que le principal problème, lié aux basses fréquences est encore pire avec les éoliennes les plus récentes.
Faut il y voir un lien avec la suppression du contrôle des basses fréquences des éoliennes françaises depuis l’arrêté du 26 août 2011 qui les dispense, de plus, du respect du code de santé publique en portant à 35dBA le seuil à partir duquel l’infraction peut être constatée?

« Les acteurs du développement de l’énergie éolienne devraient comprendre qu’aucun objectif économique ou politique ne doit prévaloir sur le bien-être et la santé des individus », c’est du moins la conclusion du rapport du ministère de la santé finlandais, dans lequel il vient de demander, ce 17 juin, l’application d’une distance minimum de 2 km avec les maisons.
Cette conception de la protection sanitaire l’honore.

Les responsables devant la justice :

La Cour d’Appel de Rennes, dans un arrêt du 16 septembre 2010, a annulé un compromis de vente, considérant que « L'implantation d'éoliennes à une distance de 587 mètres pour la plus proche engendrant de manière certaine un bruit continuel et susceptible d'être qualifié de nuisance par les amateurs d'environnement calme, outre des risques de projection accidentelle, le consentement des époux XXX a été vicié par une erreur portant sur une qualité intrinsèque de l'immeuble, soit sa situation dans un environnement privilégié. »

Le 17/09/2013, le Tribunal de Grande Instance de Montpellier demande la démolition des éoliennes en retenant "un préjudice auditif dû au ronflement et sifflement …obligeant à une protection élémentaire contre le bruit et créant un trouble sanitaire reconnu par l’Académie nationale de médecine" et considère que " cet ensemble de nuisance de caractère inhabituel permanent et rapidement insupportable crée un préjudice dépassant les inconvénients normaux de voisinage, constituant une violation du droit de propriété". 
Plus de détails sur "Le Mont Champot"....


Mais surtout, les dommages psychologiques et physiologiques irréversibles provoqués par les éoliennes sont considérés comme une « évidence », par la jurisprudence,  (Falmouth p3 du memorandum de la décision du jugement NO. BACV2013-00281 de la Superior Court du Massachusetts).
De même, les travaux de M.Alves Pereira et N.Castelo Branco qui concernaient la responsabilité des éoliennes dans la maladie vibro accoustique (VAD) survenue chez des riverains, a été suivie par l’arrêt de la centrale éolienne incriminée, ordonnée par le jugement de la Cour suprême portugaise de mai 2013 ( Decision No. 2209/08.0TBTVD.L1.S1, 30 May. consultable (en Portugais).


Pour avoir simplement loué leurs terres :

Seize propriétaires de terrains où sont implantées des éoliennes se sont vus signifier une assignation devant le Tribunal de Grande Instance de Lille, ville du siège du promoteur éolien. Cette assignation fait suite à une plainte pour nuisances « avec impact important sur la santé ».

Des protections de riverains bien inégales :

"Lorsque j' ai prêté le serment de protéger ma communauté, je l'ai pris très au sérieux" a déclaré le Maire de la municipalité de Plymton-Wyoming dans l'Ontario.

En raison des nombreuses plaintes, il vient en effet de prendre un arrêté condamnant à des amendes de 5000 à 10000 dollars par jour et le total pouvant dépasser 100000dollars, les exploitants d’éoliennes qui contreviendraient à la limitation draconienne des infrasons prévue par l’arrêté.
Condamnation augmentée des frais d'expertise et pouvant entrainer une interdiction d'exploitation.
 (arrêté 62/2014)

Et pour finir avec la France :

Les infrasons représentent les fréquences inférieures à 20Hz. Le code de santé publique ne prend en compte l’émergence d’un bruit particulier qu’à partir de 125Hz, en la limitant à 7dB. ( R1334-34)
 L’AFSSET avait donc considéré à juste titre, dans sa conclusion, que ce contrôle des émergences spectrales était insuffisant.
Depuis l’arrêté du 26 aout 2011, les éoliennes n’ont plus à respecter ce code de santé publique (article 26)  les émergences spectrales limites à l'intérieur des habitations sont supprimées.


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