mardi 20 janvier 2015

Energie: le jeu dangereux de l'Europe




Énergie : le jeu dangereux de l’Europe

Publié le dans Énergie

Par Jean-Pierre Riou

Gazprom Credit Thawt Hawthje (Creative Commons)
Le gazoduc South Stream devait sécuriser l’approvisionnement en gaz de l’Europe en réduisant sa dépendance aux pays de transit que sont actuellement l’Ukraine et la Turquie. EDF et l’italien ENI étaient partenaires du russe Gazprom dans ce projet. En raison du contexte politique, Vladimir Poutine vient d’annoncer son abandon le 1er décembre.

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mardi 13 janvier 2015

Comprendre l'énergie éolienne.



Comprendre l'énergie éolienne


Quelques affirmations (en rouge)  à l'épreuve des faits

Extrait de « Comprendre l’énergie éolienne » ADEME, mars 2014.





1°) Dans l’échelle de bruit à droite, les valeurs représentent les puissances sonores prises à la source, sauf celle de l’éolienne qui correspond à son bruit audible à 500m environ.
Une plus grande précision pour déterminer la distance dépendant du type d’éolienne retenu. 
(Et de la topographie, des conditions météo, des turbulences....)
Leurs pressions acoustiques variant entre 104dBA (Vestas V 90 2MW) et 108dBA (Enercon E 126). Pour cette dernière, le bruit audible à 500m sera donc de 43dBA.
(L 500m = 108 dBA -11-20 log 500 = 43 dBA)
C’est en ce sens qu’il est fallacieux d’écrire, sur la même échelle, qu’un klaxon correspond à 95dBA et une éolienne à 40dBA. (Le texte Ademe ci dessus est de 2014)

2°) Il est mentionné que les projets éoliens sont "soumis à la réglementation relative à la lutte contre les bruits de voisinage (décret 2006-1099 du 31/08/2006)"

Or, le décret en question stipule précisément qu’il ne s’applique pas aux installations classées ICPE, dont font partie les éoliennes depuis le 26 aout 2011.
Cet arrêté du 26 aout 2011 ayant dispensé, par son article 26, les éoliennes du respect du code de santé publique qui réglemente les bruits de voisinage.
Pour les éoliennes, en effet, le seuil à partir duquel l’infraction peut être caractérisée est élevé de 5dBA, soit 35dBA au lieu de 30dBA pour le code de santé publique.
D’autre part, le contrôle des émergences spectrales (pour les basses fréquences,) qui est obligatoire dans le code de santé publique, est supprimé pour les éoliennes.

3°) Le début du chapitre « La santé, un souci très présent » mentionne : « les éoliennes récentes sont peu bruyantes ».
Laissant, peut être, supposer qu’elles le sont de moins en moins. Quantité de rapports provenant des congrès bisannuels sur le bruit éolien (Wind Turbine Noise) font état, au contraire, d’une puissance sonore qui augmente en même temps que la puissance électrique, qui est passée de 750KW il y a quelques années, à 2MW, 3MW…et même 7.5MW, comme le modèle Enercon E 126 cité plus haut et qui passe du même coup à 108dbA. Les composantes basses fréquences reconnues, comme les plus dérangeante, augmentant parallèlement.

4°) « Des études n’ont pas montré d’impact particulier du bruit sur les riverains des parcs éoliens ». 
Là encore, la phrase semble particulièrement mal tournée et on peut comprendre que des études auraient montré qu’il n’y avait aucun impact sanitaire, ou, peut être, qu’aucune étude n’avait rapporté d’effet sanitaire néfaste.
Citons, pour démentir cette éventuelle interprétation, 2 chiffres éloquents : 10 000, c’est celui du nombre de publications rapportant les effets sanitaires d’éoliennes sur les riverains, selon Carl V Phillips, épidémiologiste éminent, qui affirme dans le même rapport : « Il y a des preuves accablantes que les éoliennes industrielles causent des graves problèmes de santé sur une fraction non négligeable de résidents vivant à proximité . » (http://bst.sagepub.com/content/31/4/303)

Et l’autre chiffre, 10, c’est en kilomètres le rayon autour des éoliennes, qu’a retenu la Royal Society of Medicine pour étudier les critères de diagnostic des effets néfastes sur la santé de ces éoliennes. http://shr.sagepub.com/content/5/10/2054270414554048.full



 D'autre part, dans « Les avis de l’ADEME », il est affirmé que:


1°) "Les émissions évitées en France par l’éolien ont été estimées, sur la base des scénarios élaborés par RTE3, à 300 g de CO2 par kWh." 

Toutes les études d'impact sont étayées par ce chiffre.
Or,

La CRE  dénonce clairement le chiffre en ces termes:
"L'ADEME indique que, en 2008, l'électricité éolienne se substitue pour 75 % à de l'électricité produite à partir d'énergies fossiles. Sur cette base, les émissions évitées en France par l'éolien sont estimées à 300 g de CO2 par kilowattheure. Ces chiffres sont établis pour 2008 et ne peuvent être directement comparés aux résultats issus de l'analyse de la CRE, établis à l'horizon 2015."

2°) "Une étude réalisée par l’Afsset conclut que la réglementation sur le bruit est bien adaptée et que le développement de l’éolien n’engendre pas de problèmes sanitaires".


Signalons que cette étude (rapport Afsset mars 2008 sur les éoliennes) indique en conclusion :
« En particulier le domaine de validité des critères d'émergence (en termes de niveaux et de dynamique des bruits) n'a pas été vraiment exploré, et la plus totale ignorance est de règle quant à l'existence d'effets de seuil, de validité spectrale, d'application aux bruits impulsionnels, de validité en fonction de la durée d'exposition, et de limitations diverses, ceci en dépit des souhaits déjà manifestés dans le passé par la commission Afnor S 30 J (bruits de l'environnement) ou plus récemment par le Conseil National du Bruit. »(p93 du rapport Afsset)

Voilà pour ce qui est considéré comme une réglementation bien adaptée. 
En ce qui concerne les problèmes sanitaires, voir 4°) ci dessus.


3°)  "De plus, la répartition des parcs éoliens sur le territoire français, qui est exposé à plusieurs régimes de vent, permet de garantir une production globale régulière d’électricité."

En fait, les chiffres extrêmes, dans le même mois ont pu varier entre 42MW et 6994MW (http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/chiffres-cles#chcleeolien)



Vu dans les avis de l’Ademe production

1°) "On constate aussi que, rapporté au kWh produit, le montant global de CSPE consacré à l’éolien diminue ; entre 2009 et 2012, cette diminution était en moyenne de 6% par an".

Ce qui n’était déjà plus vrai entre 2011 et 2012, puisque le surcoût du MWh éolien est passé de 33.4€ en 2011 à 37.27€ en 2012 et 40,7€ en 2013. 
L'année 2014 promettant des records en raison de la chute du prix du MWh (28,2€ au 3° trimestre 2014) de 25% sur l’année et un tarif d’achat toujours en hausse (90.6€/MWh)...(source délibérations CRE). 

Peut être se souvient on des prévisions faites devant le Sénat, qu'en 2015, l'électricité éolienne permettrait aux consommateurs de gagner de l'argent.....
( En tablant sur une augmentation régulière des prix de 5 %, la contribution à la CSPE s'avère positive jusqu'en 2015. Les consommateurs seront donc obligés de payer plus cher pour le développement de l'éolien. Ensuite, la contribution devient négative. Les producteurs éoliens génèrent alors une rente pour la collectivité......http://www.senat.fr/rap/r06-357-2/r06-357-212.html)

2°) "Depuis que les premières machines ont été installées en France, la R&D portée par les fabricants et les développeurs a d’ailleurs permis de diminuer le bruit aérodynamique des pales".

Or, si certains progrès ont été faits sur les bruits mécaniques, les bruits « aérodynamiques » sont d’autant plus importants que la machine est plus puissante. Après les 750KW, les 2MW ont élevé la puissance sonore à 104dBA, les nouvelles 3MW parviennent à 107dBA, les derniers modèles Enercon E 126 ont le record avec 108dBA.