vendredi 6 mars 2015

Des affirmations à l'épreuve des faits




Les éoliennes seraient de moins en moins bruyantes.

Vraiment ?


L’agence sanitaire (Afsset ) avait dénoncé, dans son rapport de mars 2008, les 1500m préconisés en 2006 par l’Académie de Médecine, considérant, entre autres, que Les avantages de la mise en œuvre d’une telle mesure d’application simple doivent être mis en balance avec le frein au développement qu’elle constitue ». (p 91)
Dans ce rapport de l’Afsset, les calculs de nieau sonore semblent avoir été effectués à partir de données Ademe, avec une puissance sonore de 101dBA pour une éolienne et calculés  à partir  de la formule Lp (r)= Lw -11- 20 log r+ID) . (ID : indice de directivité de la source = 10 log Q , avec Q: facteur de directivité +1 dans le cas eolien) 
Cette puissance de 101dBA pour 1 éolienne étant indiquée, p 69, de « source Ademe ».
(Les modèles 104dBA étaient cependant déjà régulièrement installés…)     
Les moins bruyantes des éoliennes actuelles (2MW) délivrent une puissance acoustique de 104dBA en fonctionnement normal. (cf fiche technique Vestas V90 2MW). Ce sont 3dBA supplémentaires  qui représentent déjà le doublement du niveau sonore par rapport à ce qui était retenu pour la protection des riverains par l’Afsset en 2008, c'est à dire 2 éoliennes de 101 dBA placées côte à côte.

Le niveau de bruit des nouvelles éoliennes augmente avec leur puissance électrique.
Le leader danois Vestas développe désormais un modèle qui délivre une puissance électrique de 3MW sur le réseau et 107dBA pour les oreilles des riverains, ainsi que le confirme sa fiche technique. (C'est-à-dire un nouveau doublement de la source sonore). La nouvelle Enercon E 126 108dBA , encore plus puissante électriquement, produit 108dBA. 
                                                                                                                                                    Est-il nécessaire de rappeler  que plus il y a de décibels et plus il y a de bruit ?

D’autre part, Jerry Punch (PhD), (professeur émérite à la Michigan State University) et Richard James qui a pratiqué pendant plus de 40 ans le contrôle des bruits industriels, dans leur rapport sur les effets nocifs des éoliennes ont mis en évidence que les basses fréquences sont les plus nocives et sont d’autant plus importantes que les éoliennes sont plus grandes et plus puissantes.
Ces basses fréquences et infrasons se propagent à des distances autrement plus considérables que les 1000m dont il est question dans l’amendement du Sénateur J.Germain.

Le SER met en avant la « réglementation spécifique à l’éolien » qui « fixe des niveaux d’émergences sonores à ne pas dépasser (5 décibels le jour et 3 décibels la nuit) ». « L’application de cette réglementation, spécifique à l’éolien et décrite à l’article 26 de l’arrêté du 26 août 2011….. ».

Etonnante présentation des choses, puisque ces seuil d’émergence n’ont rien de spécifique à l’éolien mais font partie du code de santé publique….mais surtout, depuis l’arrêté évoqué, les éoliennes sont dispensées de ce code de santé publique en ce qui concerne le seuil de bruit total (bruit de fond + bruit incriminé) à partir duquel l’infraction de l’émergence est constituée.

Les éoliennes sont en effet autorisées, par l’arrêté évoqué, à porter ce seuil à 35dBA (au lieu de 30dBA dans le code de santé publique) et dispensées désormais de tout contrôle des émergences spectrales (pour les basses fréquences) pourtant obligatoire dans le code de santé public.
Une seule éolienne semblant déjà incapable de respecter ce code de santé publique à moins d’un kilomètre (L1000m = 104  dBA- 11-20 log1000 = 33 dBA…/ Santé publique 30dBA), il était effectivement plus facile d’élever leur seuil autorisé que de les empêcher de faire du bruit.
Les conférences bisannuelles « Wind Turbine Noise » multiplient les rapports indiquant l’impossibilité de prévoir le bruit des éoliennes de façon fiable.
(« The Variability Factor in Wind Turbine Noise »  Denver 28-30 August 2013 et quantité d’autres…)

« Les acteurs du développement de l’énergie éolienne devraient comprendre qu’aucun objectif économique ou politique ne doit prévaloir sur le bien-être et la santé des individus », c’est du moins la conclusion du rapport du ministère de la santé finlandais, dans lequel il vient de demander, ce 17 juin, l’application d’une distance minimum de 2 km avec les maisons.

N’imaginons pas que le lobby éolien finlandais s’accommode d’une telle mesure…

D’autre part :
Il n’est pas exact d’écrire qu’ « à 500m le bruit d’une éolienne est  de 35dBA ».(annexe Ademe) (sauf à considérer une éolienne bridée à 100dBA, bien entendu, si toutefois c’est possible)
Ce bruit sera de 39dBA pour une 2MW en fonctionnement normal (104dBA)                                                                    (L 500m = 104 dBA -11-20 log 500 = 39 dBA) et de 42dBA pour une 3MW (107dBA) …..et bien sûr, de 45dBA pour 2 de ces éoliennes à la même distance etc…(ce qui n’est pas toujours du meilleur effet, toute une nuit, dans un environnement silencieux)                                  

Il n’est pas exact d’écrire « qu’aucune donnée sanitaire disponible ne permet d’observer les effets des basses fréquences et infrasons générés par les éoliennes » puisque les spécialistes des effets sanitaires des basses fréquences et infrasons que sont Castelo Branco et Alves Pereira, ont clairement identifié les éoliennes comme responsables de cette maladie. (maladie vibro acoustique) (Family with wind turbines in close proximity to home:
follow-up of the case presented in 2007)


A propos de la loi anglaise, la distance de précaution avait été proposée de 10 fois la hauteur des éoliennes et non 1000m. Après une 2° lecture par Lord Reay à la chambre des lords le 10 juin 2011 et une 1°) lecture à la chambre des communes, le 14 mai 2012, le décès de lord Reay en mai 2013 en a interrompu le processus.

La question n’étant d’ailleurs pas de savoir dans quels pays l’avis médical concernant la protection sanitaire l’emportera sur les enjeux politiques ou économiques.

A propos de la loi danoise, en octobre 2012, la Ministre de l’environnement, Ida Auken, avouait que la législation danoise entrainait des nuisances auprès d’une proportion comprise entre 11% et 22% des riverains. H. Møller et C.S.Pedersen, éminents spécialistes reconnus par leurs pairs, affirmaient que cette législation entrainait un trouble anormal de voisinage pour 22% de la population urbaine et 44% de la population rurale.

Le Danemark, pourtant, intègre les basses fréquences et infrasons en mesurant le bruit éolien avec la pondération dBlf tandis que nos dBA, utilisés pour les éoliennes, en sont incapables. Et les fréquences à partir de 10Hz (infrasons) tombent sous le coup de sa législation, tandis qu’en France les éoliennes sont dispensées de tout contrôle des basses fréquences (contrairement, même au code de santé publique qui les prend en compte à partir de 125Hz).
 De même que la législation suisse prend en compte l’aspect impulsionnel du bruit éolien par plusieurs dB de pénalité, tandis que notre système Leq en supprime toutes les crêtes.

Ce sont pourtant ces impulsions qui réveillent les riverains et les très basses fréquences qui provoquent leurs angoisses.

Ces différences fondamentales enlèvent toute pertinence aux la comparaisons des législations acoustiques.

Le SER considère que la distance de 1000m réduirait les implantations de façon excessive.
Le problème sanitaire des basses fréquences et infrasons risque pourtant de repousse cette distance bien au delà du kilomètre.
C’est ce que vient justement de réaliser le Danemark, plus avancé que nous dans ce domaine, grâce, entre autres aux professeurs H.Møller et S.Pedersen cités plus haut.

Il est important de savoir que ces 2 spécialistes ont publié en juillet 2011 le rapport « Low-frequency noise from large wind turbines », dans lequel ils montrent d’une part, l’importance des basses fréquences éoliennes et d’autre part, (p 3735) qu’une seule éolienne peut entrainer 35dBA jusqu’à une distance de 1227m.
Faut il y voir la cause du passage, un mois plus tard de l’élévation du seuil caractérisant l’infraction éolienne, de 30dBA du code de santé publique à 35dBA et de la suppression de tout contrôle des basses fréquences de l’arrêté du 26 aout 2011 ?

En tout état de cause, le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques avait rendu, un mois plus tôt, un avis sur un projet de texte mentionnant 30dBA et non 35dBA.

Après le scandale des riverains devant quitter leurs maisons  le Danemark semble avoir suspendu, pour cette, raison pratiquement toute nouvelle implantation sur terre. http://www.feelgreen.de/daenemark-stoppt-ausbau-von-windkraftanlagen/id_73106348/index


Un médecin est cité dans le dossier de presse du SER, ironisant, dans l’article évoqué, sur le rôle de l’effet « nocebo », en regard des infrasons éoliens et de l’effet sur la santé des antennes relai de téléphonie mobile.                                                                                                                                   Ce rapprochement n’est pas forcément heureux, gardons nous de pronostiquer laquelle de ces deux affaires sanitaires éclatera la première.

A en croire Mme Royal, les plaintes de riverains ne semblent pas avoir été entendues.
La plupart des victimes n’osent d’ailleurs se plaindre ou restent anonymes. Mais ceux qui se plaignent n’obtiennent souvent même pas de réponse. Telles les 189 personnes qui se sont adressées (liste des noms et critères de dérangement par lettre recommandée)  à l’Agence sanitaire régionale de Bretagne le 28 juin 2011 et en attendent encore la réponse.

Fort heureusement, certaines plaintes ont laissé des traces…












  A Louvrechy, 39 foyers se plaignent du bruit, une plainte a été déposée pour atteinte à la santé. https://www.youtube.com/watch?v=Lby5BtAKlow

A Ally la « quasi-totalité des personnes interrogées par la Ddass se sont plaintes du bruit en extérieur » http://ventsdauvergne.free.fr/c43006/c43006.html

L’attestation de l’Abbé Roze est édifiante http://environnementdurable.net/documents/html/bellot.htm

Édifiant témoignage du médecin de Mercoeur https://www.youtube.com/watch?v=GTo6cm9emU4

Témoignages dans le Cantal https://www.youtube.com/watch?v=VPxaoiN-wGs

« Attendu que commis par ordonnance sur requête du président du tribunal de grande instance d’Arras en date du 25 mars 2011 pour procéder à des auditions l’huissier de justice M Bussy a reçu entre le 25 mars et le 16 mai 2011 le témoignage de divers habitants du village de Flers lequel se trouve plus éloigné des éoliennes des Boubers et de Tambour que le château des demandeurs lui-même et dont les habitants subissent donc un préjudice moindre que les occupants du château ;

Que 18 des 26 personnes interrogées qui déclarent subir un préjudice (lequel à raison de l’éloignement plus grand est nécessairement moindre que celui des demandeurs comme déjà indiqué) ont parlé de bruits permanents consistant en ronronnement et sifflements, audibles même à l’intérieur de leur maison et obligeant à hausser le son de leur télévision voire à construire une véranda et à fermer les volets, la fermeture des volets constituant également une protection contre le crépitement des flashs toutes les deux secondes et qui sont permanents de jour comme de nuit

(………..) En deuxième lieu un préjudice auditif dû au ronflement et sifflement …obligeant à une protection élémentaire contre le bruit et créant un trouble sanitaire reconnu par l’Académie nationale de médecine…..

En troisième lieu et surtout un préjudice d’atteinte à la vue dû au clignotement des flashs blancs et rouges toutes les deux secondes de jour et de nuit créant une tension nerveuse ….même en admettant, comme soutenu en défense qu’il soit situé à 3.3km du château cause, à ce titre un préjudice supérieur à celui de Boubers du fait de sa localisation en face du château et non sur son aile

Attendu que cet ensemble de nuisance de caractère inhabituel permanent et rapidement insupportable crée un préjudice dépassant les inconvénients normaux de voisinage, constituant une violation du droit de propriété….. »



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